Icône : le luminaire Tizio de Richard Sapper a fêté ses 50 ans

En 1972, le luminaire Tizio conçu par le designer Richard Sapper était la première lampe de bureau à halogène.

Tel le haricot, mince et sans fil, le centre de gravité stabilisé par son transformateur, le luminaire Tizio est devenue culte sans prendre une ride. Pour fêter son demi-siècle, la perle noire d’Artemide, best-seller de plusieurs milliers d’exemplaires, ressort en blanc et, surtout, dans une édition spéciale laquée rouge, couleur du logo de la marque.

Si une lampe seventies peut avoir quelque chose de cool dans l’idée, le temps passant, un luminaire créé il y a cinquante ans sonne souvent daté… C’est faire peu de cas du luminaire Tizio, de Richard Sapper (1932-2015), bouture allemande du design milanais, ayant fait souche à l’âge de 26 ans dans le studio du maestro Gio Ponti.

Une lampe intemporelle

Icône du design italien, la lampe de bureau Tizio a révolutionné, en 1972, le marché du luminaire.
Icône du design italien, la lampe de bureau Tizio a révolutionné, en 1972, le marché du luminaire. Martin & Rainone

Est-ce là qu’il s’est pris de passion pour le design qui dure ? Parce que, avec son allure d’oiseau élancé toujours stylé, on serait plutôt tenté de dire que cette lampe n’a « que » 50 ans. Son secret ? La belle n’a épuisé les rétines de personne. Il faut dire qu’on ne saurait être plus minimal – mais sans l’ennui. Son autre atout, c’est sa (super) fonctionnalité.

Résultat ? Qui l’a vue la veut, qui l’a eue la garde. Il s’en est ainsi vendu des milliers d’exemplaires, qui ont atterri aussi bien sur des bureaux directoriaux que sur des tréteaux d’écrivains. Non, non, ce ne sont pas des clichés. Le modèle d’Artemide convainc même les réfractaires au design, jugé snob et cher, qui tiennent cependant à leur « outil ». On a envie de dire « totem ».

Simple et sophistiquée

Et, comme le dit son éditeur, Ernesto Gismondi : « Si nous ne l’avons pas modifiée au fil des ans, ce n’est pas que nous ne pouvions pas le faire, c’est qu’elle était très bien comme ça. »
Et, comme le dit son éditeur, Ernesto Gismondi : « Si nous ne l’avons pas modifiée au fil des ans, ce n’est pas que nous ne pouvions pas le faire, c’est qu’elle était très bien comme ça. » RR

Esthétiquement, la noire Tizio ne semble-t-elle pas annoncer l’émergence d’un certain Philippe Starck, qui s’épanouira au cours de la décennie suivante ? Au départ, Sapper conçoit une lampe pour coin de bureau en chambard (le sien), qu’il puisse faire tourner d’un geste. Fini les câbles, son bras articulé fait office de conducteur électrique inoffensif, le transformateur, logé dans sa base, agissant comme un stabilisateur. L’innovation, en 1972, était l’halogène, à l’époque utilisé dans les voitures.

Pour le regretté Ernesto Gismondi, ingénieur fondateur d’Artemide, Tizio est synonyme de mobilité et d’harmonie. Pour lui, elle a fait la différence grâce à ses proportions sculpturales. Il la trouvait belle même éteinte ! Elle ressort cette année en blanc mais s’offre aussi, pour son anniversaire, du rouge assorti au logo de la marque. Les belles lampes sont souvent accusées d’éclairer peu ou mal. Pas Tizio… qui illumine toutes les zones d’ombre.


Article publié initialement sur ideat.fr

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