Quand il évoque son immersion dans la scène artistique géorgienne à l’occasion de la Tbilissi Art Fair en 2019, Dirk Vermaelen se rappelle avoir été d’emblée séduit par la richesse de ce pays qui, en matière de création, fait encore figure d’outsider. En marge des noms reconnus à l’international comme Thea Djordjadze et Andro Wekua, deux artistes de la diaspora, basés à Berlin, qui exposeront respectivement au Wiels et au Musée Art & Histoire de Bruxelles pendant Europalia, « le pays regorge de nouveaux talents », souligne-t-il.
La biennale des arts Europalia s’ouvre en Belgique
Riche d’une soixantaine de rendez-vous, Europalia crée un pont entre les traditions géorgiennes et une actualité où la notion de mémoire est réexplorée. « Pour l’incarner, Les Drapiers (Liège) a choisi de faire dialoguer le travail récent de Tamuna Chabashvili, une artiste formée aux Pays-Bas dont les pièces en coton imprimé ou brodé revisitent l’art textile traditionnel de Géorgie, et une sélection d’œuvres issues de la collection du Musée de la Soie de Tbilissi. »
Imaginé comme un face-à-face entre passé et présent, Europalia abordera aussi le domaine du chant polyphonique, dans une approche symbolique. « Nous avons souhaité donner la parole aux jeunes artistes, mais aussi, dans le contexte d’une société encore très patriarcale, aux femmes et à la communauté LGTBQIA+, précise Dirk. Dans cette idée de dialogue, le M HKA d’Anvers met en perspective l’œuvre picturale de Elene Chantladze et les pièces de Nata Janberidze et Keti Toloraia, fondatrices de Rooms Studio. Designers notamment de l’hôtel Rose Flamingo à Tbilissi, elles sont connues pour leur expérimentation à partir des motifs historiques des différentes régions de Géorgie. » La boucle est bouclée.
> Europalia Georgia, jusqu’au 14 janvier 2024 dans toute la Belgique. Programme sur europalia.eu