La cuisine sort du placard… ou y revient, mais dans une forme renouvelée. C’est en effet un retour au cellier et au garde-manger d’antan qu’opèrent les fabricants et les agenceurs. Le but ? Entreposer dans ces espaces ses denrées alimentaires, mais aussi constituer sa cave sans exposer pour autant l’ensemble de ses réserves.
Pourquoi ce changement intervient-il aujourd’hui ? Serions-nous devenus des acheteurs compulsifs ou craintifs qui accumuleraient des provisions ? La raison est sans doute à chercher ailleurs. Par exemple, du côté de l’évolution de nos modes de consommation. Le marché en plein développement de l’alimentation en vrac, corrélé à la réduction des emballages et des contenants, fait qu’il devient urgent d’imaginer des lieux ou des rangements pour stocker les boîtes de conservation, bocaux, bouteilles et autres récipients. Pour que la cuisine ne se transforme pas en épicerie, les arrière-cuisines retrouvent donc un intérêt certain.
Pour les acteurs du secteur, cet élan est à la fois une opportunité rêvée et une source de réflexion. Il conduit à une diversification et à une autre gestion des espaces, en induisant des aménagements spécifiques : rayonnages, meubles pour entreposer les fruits et les légumes frais… C’est, là aussi, l’occasion de repenser les gammes de cuisines en s’autorisant des modèles qui, débarrassés des contingences du stockage en masse, peuvent afficher une ligne plus légère, plus élégante, et qui s’offre au regard, à grand renfort de vitrines éclairées, d’étagères ouvertes et autres surfaces d’exposition. Dans ce schéma, même le gros électroménager (réfrigérateurs, congélateurs, fours…) pourra se voir déplacé en arrière-salle, éloigné de la vue de tous, et favoriser par là même la présence d’équipements comme les caves à vin ou les machines à café intégrées.
La cuisine fait ainsi la part belle à la décoration, à l’image du reste de l’habitat. Et fait alors oublier son rôle de « pièce technique », pour le plus grand bonheur de tous.