Présentés dans le cadre de l’exposition « Garden Futures: Designing with Nature » au Vitra Design Museum, les très graphiques Jardins de Marqueyssac (photo ci-dessus), situés en Dordogne ont été mis au point en 1860 par Julien de Cerval à partir des buis, de cyprès et de cyclamens de Naples.
Vivianne Stappmanns, Marten Kuijpers et Maria Heinrich, les commissaires de l’exposition « Garden Futures », affirment que nous devrions tous être jardiniers. Car le jardin n’est plus seulement horticulture, plantations ou coin de verdure, il revêt des dimensions symboliques, politiques et sociétales….
L’exemple type est l’ensemble d’habitation milanais Bosco Verticale de Stefano Boeri. Si créer un jardin, c’est s’approprier un morceau de nature et le forger selon ses rêves, c’est bien au jardin que l’on peut changer notre relation avec la nature.
Un changement d’attitude de plus en plus nécessaire à l’heure des crises climatiques et écologiques.
Se reconnecter à la nature grâce à l’Histoire des jardins dans le monde
Aujourd’hui, le jardin n’est plus seulement un refuge romantique, mais un lieu où les questions de justice sociale, de biodiversité et de durabilité peuvent être testées. Les jardins sont devenus des lieux d’avant-garde.
Conçue par le studio italo-néerlandais Formafantasma, l’exposition « Garden Futures » explore l’histoire et l’avenir des jardins modernes, à travers des exemples issus du design, de l’architecture paysagère, des arts visuels et de la culture populaire, des chaises longues aux cités-jardins, des façades végétales aux bâtiments vivants.
Jardins paradisiaques et jardins d’artistes à découvrir
Le parcours de l’exposition part du jardin en tant que refuge et paradis terrestre, monde parfait où l’homme et la nature coexistent en parfaite harmonie. C’est le jardin d’Eden de la bible, les jardins zen japonais qui lient l’humain à l’au-delà. Plus tard, les jardins parfaitement entretenus du baroque français renforcent l’idéal de la règle absolutiste ou les jardins paysagers anglais des XVIIIe et XXe siècles présentent des images de nature intacte.
« Garden Futures » s’intéresse aux liens entre nos jardins occidentaux et l’histoire coloniale, notamment par le commerce des plantes et la propagation de monocultures. C’est aussi l’époque des concepts urbanistiques qui cherchaient à concilier ville et jardin. Des questions qui demeurent aujourd’hui dans l’organisation de jardins communautaires.
La troisième partie de l’exposition du Vitra Design Museum présente neuf jardins d’artistes. On voit notamment celui conçu par le Chinois Zheng Guogu qui s’inspire de l’esthétique du jeu vidéo culte « Age of Empires ».
Enfin, « Garden Futures » examine des projets contemporains portant sur l’avenir de ces paradis verts pensés comme des lieux de guérison, de spiritualité et d’apprentissage.
> « Garden Futures: Designing with Nature ». Au Vitra Design Museum, Charles-Eames-Strasse 2, 79576 Weil am Rhein (DE), jusqu’au 3 octobre. Tél. : +49 7621 702 3510. Design-museum.de
Article publié initialement dans IDEAT Benelux avril-mai 2023